Le verbe « prendre » au plus-que-parfait du subjonctif : Un bijou de finesse grammaticale
Le plus-que-parfait du subjonctif. Un temps presque méconnu, souvent perçu comme archaïque, mais qui incarne l’élégance et la précision de la langue française. Certes, il n’est plus très courant dans le langage oral moderne, mais il reste essentiel dans des contextes littéraires, formels ou historiques. Et lorsqu’on conjugue un verbe aussi incontournable que « prendre », c’est l’occasion d’explorer ce bijou grammatical dans toute sa splendeur. Mais avant d’aller plus loin, voyons immédiatement sa conjugaison.
1. Conjugaison du verbe « prendre » au plus-que-parfait du subjonctif
Personne | Conjugaison | Exemple |
---|---|---|
Que j’ | eusse pris | « Que j’eusse pris la bonne décision à temps. » |
Que tu | eusses pris | « Que tu eusses pris ces précautions nécessaires. » |
Qu’il/elle/on | eût pris | « Qu’elle eût pris conscience de la vérité. » |
Que nous | eussions pris | « Que nous eussions pris cette route plus sûre. » |
Que vous | eussiez pris | « Que vous eussiez pris cela en considération. » |
Qu’ils/elles | eussent pris | « Qu’ils eussent pris part au débat. » |
Cette conjugaison associe l’auxiliaire « avoir » au subjonctif imparfait et le participe passé « pris ». Un bel équilibre entre tradition et sophistication.
2. Quand utilise-t-on le plus-que-parfait du subjonctif ?
Ce temps s’utilise dans des contextes bien précis : il exprime une action achevée, mais hypothétique ou incertaine, qui s’inscrit dans un passé conditionnel ou subordonné. Voici quelques cas typiques :
- Après des conjonctions exigeant le subjonctif :
- « Bien qu’il eût pris cette décision rapidement, les conséquences étaient inévitables. »
- Dans des récits formels ou littéraires :
- « Si elle eût pris le temps de réfléchir, rien de tout cela ne serait arrivé. »
- Pour exprimer un regret ou une supposition non réalisée dans le passé :
- « J’aurais préféré qu’ils eussent pris une autre voie. »
3. Pourquoi ce temps est-il perçu comme rare ?
Le plus-que-parfait du subjonctif, autrefois courant dans la littérature, est aujourd’hui principalement réservé aux écrits formels ou au style soutenu. Dans la langue orale, il est souvent remplacé par des alternatives plus simples comme le passé composé du subjonctif ou l’imparfait de l’indicatif. Toutefois, il conserve une aura particulière. Quand il est utilisé, il confère une grandeur et une profondeur uniques aux propos.
4. Quelques erreurs à éviter
Bien que son usage soit précis, il arrive qu’on commette des erreurs. Voici les points à surveiller :
- Confondre avec d’autres temps du passé :
- Incorrect : « Il fallait qu’elle avait pris une décision. »
- Correct : « Il fallait qu’elle eût pris une décision. »
- Négliger la concordance des temps : Le plus-que-parfait du subjonctif s’emploie toujours en lien avec un contexte passé.
- Mal conjuguer l’auxiliaire : Par exemple, dire « que j’aie pris » (subjonctif passé) au lieu de « que j’eusse pris ».
5. La place de ce temps dans la langue française
Malgré sa rareté dans la langue contemporaine, le plus-que-parfait du subjonctif reste un outil essentiel pour qui souhaite maîtriser les subtilités du français. Il est une passerelle vers les textes classiques et les discours soignés.
Exemple littéraire :
- « Qu’il eût pris cette initiative avec tant d’audace me remplissait d’admiration. »
Ici, le temps amplifie le sérieux et l’élégance de la narration.
Conclusion : Redonner vie au plus-que-parfait du subjonctif
Conjuguer « prendre » au plus-que-parfait du subjonctif, c’est embrasser la richesse et la profondeur de la langue française. Bien qu’il soit rarement utilisé aujourd’hui, ce temps reste une preuve de raffinement linguistique. En comprenant ses usages et sa conjugaison, vous pourrez lui redonner vie, que ce soit dans vos lectures ou vos écrits formels. Alors, prêt(e) à conquérir cet héritage linguistique ?